samedi 30 août 2008

Influence du statut sanitaire sur la nutrition et la croissance des animaux et l'hétérogénéité des troupeaux en élevage porcin

Date de diffusion : 27/08/2008
Date de première diffusion : 27/08/2008
Date de fin de parution prévue : 30/12/2008

POSTE A POURVOIR

UMR1079 (INRA/Agrocampus Rennes) Systèmes d'élevage nutrition animale et humaine (SENAH), équipe "Alimentation et Métabolismes"

Contexte socio-économique et scientifique
La dégradation du statut sanitaire est un facteur limitant des résultats techniques et économiques des élevages porcins. Elle conduit à un accroissement des coûts alimentaires pour l'éleveur et des rejets dans l'environnement. Une meilleure connaissance des effets du statut sanitaire sur la nutrition permettra de mieux prédire les conséquences de ces interactions sur la croissance de l'animal et la qualité des carcasses et des viandes.
Les effets sur la croissance d'un statut sanitaire dégradé peuvent être le fait des trois composantes de la nutrition (ingestion, digestion et métabolisme). La quantité d'aliment ingérée par des animaux malades est inférieure à celle d'animaux sains (Sandberg et al, 2005). Cette diminution est bien caractérisée chez des animaux malades, infectés par des bactéries ou des virus. Qu'en est-il chez des animaux ayant un mauvais statut sanitaire entraînant des maladies sub-cliniques ? Mais la baisse de l'ingestion n'expliquerait pas à elle seule la baisse de croissance observée (Sandberg et al, 2007). L'efficacité digestive est altérée chez des animaux ayant des maladies digestives mais serait peu modifiée lors d'infection modérée (Sandberg et al, 2007). Elle pourrait peut-être même être améliorée, en réponse à une baisse d'ingestion. L'utilisation métabolique des protéines et de l'énergie alimentaire serait modifiée chez les animaux malades. Mais ce sujet a été peu étudié chez des animaux élevés dans de mauvaises conditions sanitaires. On sait que globalement, les besoins en protéines pour le fonctionnement basal de l’organisme sont accrus (Le Floch et al, 2004), en lien avec des besoins spécifiques pour les fonctions de défense. Mais ces besoins sont encore peu caractérisés et peu quantifiés. De plus, il existe une forte variabilité de réponse à un état sanitaire dégradé entre les individus. Quelle est l'ampleur de cette variabilité et quels sont les mécanismes sous-jacents ?
Les conséquences d'un problème de santé ponctuel sur la croissance des animaux ont été étudiées sur des échelles de temps courtes. Les conséquences à plus long terme, voire sur l'ensemble de la vie de l'animal, sont peu connues. Une des questions est de savoir si des animaux qui ont un retard de croissance à un moment donné de leur vie sont capables de rattraper ce retard par des phénomènes de croissance compensatrice comme observé suite à des restrictions alimentaires (Heyer et Lebret, 2007). Cette croissance compensatrice est-elle identique pour les tissus gras et maigre, sachant que le rapport entre tissus maigre et gras est un élément déterminant de la qualité des carcasses ?

Dans ce contexte, les objectifs de la thèse sont 1) de quantifier l'influence du statut sanitaire sur les performances de l'animal (vitesse de croissance et composition du gain de poids) et du troupeau (variabilité entre les individus) sur l'ensemble du cycle de production du porc charcutier et 2) d'étudier les mécanismes nutritionnels qui expliquent cet effet, en lien avec l'utilisation de l'aliment.






Programme de travail
Etape 1. Analyse de bases de données issues d'élevages expérimentaux. L'objectif est de quantifier les conséquences (valeurs moyennes et variabilité) d'un statut sanitaire satisfaisant ou dégradé, sur la croissance des porcs (jusqu'à l'abattage) et sur la qualité des carcasses (âge à l'abattage, Taux de Muscle des Pièces). L'approche proposée est une analyse statistique des bases de données existantes dans les élevages expérimentaux (INRA Saint-Gilles, IFIP Romillé, CRAB Crécom).
Etape 2. Expérimentation in vivo - station expérimentale INRA, Saint-Gilles. L'objectif est de valider sur des modèles expérimentaux in vivo les résultats obtenus à l'échelle de l'élevage (étape 1) et d'identifier les réponses nutritionnelles qui expliquent les modifications de la croissance et de la qualité des carcasses. Le modèle expérimental utilisé sera un challenge non infectieux consistant à élever des animaux dans des conditions sanitaires optimisées ou dégradées (Le Floch et al, 2004).
Etape 3. Modélisation des interactions entre statut sanitaire et nutrition. La troisième étude consistera à réaliser des simulations avec le modèle de croissance InraPorc (Van Milgen et al, 2005). Cette étude aura pour objectif de tester les différentes hypothèses de mécanismes permettant d'expliquer les conséquences du statut sanitaire sur la croissance (modification de l'ingestion, de la digestion, du métabolisme et de la variabilité inter-individuelle de ce critère). Ces hypothèses conduiront à de nouveaux paramétrages du modèle. La comparaison des résultats obtenus par simulation avec ceux obtenus par analyse des bases de données et mesurées dans l'essai in vivo permettront de valider ou d'invalider les hypothèses posées.


Collaborations
La première étape de la thèse sera réalisée en partenariat avec Paulo Lovatto, professeur à l'Université de Santa Maria au Brésil et actuellement en année sabbatique au laboratoire. Les aspects relatifs aux qualités des carcasses et des viandes seront menés avec l'aide de Maryline Kouba, Professeur à Agrocampus Rennes.

Par ailleurs un comité de pilotage sera constitué. Il réunira des personnalités de l'Ecole Nationale vétérinaire de Nantes, des Chambres d'agriculture de Bretagne, de l'Institut de la Filière Porcine et de l'AFSSA.

Le candidat devra présenter un intérêt pour les approches à des échelles de l'animal et de l'élevage. Il possèdera des compétences en biologie animale et en statistiques. Il devra être autonome et rigoureux, ouvert d'esprit et aimer le travail en équipe.

Nature du financement : Financement public type bourse
Précision sur le financement : financement région Bretagne
Salaire : env 1400 euro net /mois

MODALITE DE DEPOT DE CANDIDATURE

contact :
Lucile Montagne, 02 23 48 59 08, e.mail montagne@agrocampus-rennes.fr
Jaap van Milgen, 02 23 48 56 44, e.mail : jaap.vanmilgen@rennes.inra.fr

Lors de vos contacts, merci de mentionner l'association Bernard Gregory et la référence de cette offre