mercredi 17 juin 2009

Utilisation de l’espace et prédation dans une population rurale de chats domestiques

Centre de Recherche et de Formation en Eco-éthologie de la Communauté de communes de l’Argonne Ardennaise (2C2A-CERFE), 5 rue de la Héronnière, 08240 Boult-aux-Bois, www.cerfe.com

Directeur de thèse : Marie-Lazarine Poulle (2C2A-CERFE et EA3800, Reims)

école Doctorale : Université de Reims Champagne-Ardenne

Financements :

Projet financé par la Région Champagne Ardenne, le Conseil Général des Ardennes et la Communauté de communes de l’Argonne Ardennaise.

Attribution d’une bourse d’étude de 11500 euros (net)/an pendant trois ans (il s’agit d’une bourse et non d’une allocation de recherche).

Contexte et objectifs de l’étude :

Les chats domestiques (Felis catus) peuvent avoir un impact sur la faune sauvage en exerçant une prédation sur les petits mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens. Ils peuvent aussi menacer l’intégrité génétique des populations de chats sauvages en s’hybridant avec eux. Enfin, ils peuvent également jouer un rôle de réservoir pour la transmission de nombreux parasites, dont certains responsables de zoonoses (notamment la toxoplasmose, induite par Toxoplasma gondii). Le risque d’hybridation avec le chat forestier et la possibilité de transmission parasitaire sont élevés en milieu rural européen, où les chats domestiques sont à l’interface entre la faune sauvage et l’homme. En effet, la plupart d’entre eux sont attachés aux habitations, où ils sont plus ou moins nourris régulièrement, mais sont également utilisateurs des parcelles forestières et agricoles dans lesquelles ils se déplacent et chassent.

Les travaux conduits en milieu rural, dans les Ardennes françaises, par Eve Afonso, Estelle Germain, Maud Lélu et leurs collaborateurs (voir www.cerfe.com) ont montré que les patrons d’utilisation de l’espace par les chats domestiques sont très peu concordants avec ceux des chats forestiers et qu’il existe des relations entre la composition du paysage, la variabilité du climat et le niveau d’infection par la toxoplasmose chez les chats forestiers et domestiques chats. Plusieurs interrogations subsistent néanmoins concernant le fonctionnement des populations de chats domestiques en milieu rural, les mouvements d’individus et la prédation dans ces populations, ainsi que les caractéristiques de la contamination environnementale due aux crottes de chats infestés par Toxoplasma gondii. Dans ce contexte, les objectifs de l’étude qui débutera en octobre 2009 sont les suivants :

- suivre la dynamique d’une population de chats en milieu rural : effectif, mortalités, naissances, arrivée et départ d’individus.

- évaluer l’amplitude des déplacements des chats, leur mode d’utilisation des alentours des fermes et villages et les taux de contacts directs entre individus ;

- estimer le nombre de proies consommées/chat/jour, le succès de captures, le type de proie chassées ;

- recenser et caractériser les lieux de défécation des chats, déterminer le nombre de lieux de défécation par chat et le nombre de chats utilisant un même lieu de défécation ;

- analyser les variations des déplacements, du succès de la chasse et de l’utilisation des lieux de défécation en fonction des saisons, de la classe d’âge des individus et de leur condition physique ou de leur état de santé.

Localisation de l’étude et méthodes utilisées:

L’étude aura lieu dans le nord-est de la France, au sud-est du département des Ardennes (08), dans les villages de Boult-aux-Bois et Briquenay. Les méthodes utilisées seront les suivantes :

Ø Recensements de la population féline et suivi de son évolution : enquête auprès des propriétaires de chats et des agriculteurs, repérages visuels, captures d’individus, établissement d’un « trombinoscope », pose de colliers émetteurs ;

Ø Suivi des déplacements d’individus par radiopistage et sessions d’observations directes des comportements d’un ou plusieurs individus (focales);.

Ø Recensements des lieux de défécation. Nourrissage des chats avec des appâts marqués indigestes retrouvés dans les fèces. Analyses coprologiques pour détermination du régime alimentaire.

Profil souhaité

Le candidat doit être titulaire d’un Master 2 et avoir une solide formation en écologie et éthologie. Il doit également être familiarisé avec le traitement statistique des données, avoir de bonnes capacités de rédaction et d’expression, notamment en anglais.

Il doit nécessairement être titulaire du permis B et ne plus être jeune conducteur en automne 2009. Il doit aimer vivre en milieu rural et travailler sur le terrain en toutes saisons.

Motivé, rigoureux, autonome et débrouillard, il a également une bonne capacité de travail en équipe.

Candidatures :

Envoyer, par courrier électronique, en précisant en objet « candidature thèse chat », un CV (en précisant les notes de M1 et M2 si disponibles), une lettre de motivation et, si possible, au moins une lettre de recommandation à : marielazarine.poulle@cerfe.com

Pour des informations complémentaires, téléphoner à Marie-Lazarine Poulle : 03 24 30 27 11.

Date limite de réception des candidatures : 3 juillet 2009