lundi 25 avril 2011

Origine évolutive des compétences économiques : Etude comparative des biais et calculs cognitifs impliqués dans la prise de décision chez les primates, les canidés et les corvidés


Unité de Recherche

UMR 7178 - IPHC, Département Ecologie, Physiologie et Ethologie (DEPE)
23 rue Becquerel, 67087 STRASBOURG cedex 2

Equipe

Nom : Ethologie Evolutive

Responsable : PETIT Odile (odile.petit@c-strasbourg.fr)

Téléphone du responsable : 0388107457

Site Web : http://www.iphc.cnrs.fr/-O-Petit.html

Composition de l'équipe au 30 mars 2011:
- Chercheurs : 5
- ITA : 1
- Doctorants : 4
- Post-Docs : 2
- Autres : 5

Publications majeures de l'équipe relatives au sujet au cours des 3 dernières années (le cas échéant, 3 publications récentes du DT) :
1) Pelé M, Dufour V, Micheletta J & Thierry B (2010). Long-tailed macaques display unexpected waiting abilities in exchange tasks. Animal cognition, 13: 263-271.
2) Dufour V, Pelé M, Neumann M, Thierry B & Call J (2009). Calculated reciprocity after all: computation behind token transfers in orang-utans. Biology Letters, 5: 172-175.
3) Dufour V & Sterck EHM (2008). Chimpanzees fail to plan in an exchange task but succeed in a tool-using procedure. Behavioral Processes, 79: 19-27.



Concernant la thèse

Directeur de Thèse : DUFOUR Valérie (valerie.dufour@c-strasbourg.fr)

Téléphone : 0388107460

Co-encadrant : non

Co-tutelle : non

Co-Direction : oui



Concernant le sujet proposé :

Titre : Origine évolutive des compétences économiques : Etude comparative des biais et calculs cognitifs impliqués dans la prise de décision chez les primates, les canidés et les corvidés.

Projet : L’échange et le don sont des comportements sur lesquels s’appuie l’économie. En ce sens, ils sont au cœur des sociétés humaines. La fréquence avec laquelle nous échangeons biens et services représente une anomalie importante en comparaison avec le monde animal. Bien que les exemples de coopération soient nombreux dans la nature, l’aptitude des animaux à réaliser des transactions économiques comme nous le faisons paraît limitée. Lorsqu’ils réalisent du troc, les humains font appels à des compétences cognitives complexes : évaluation des biens échangés, patience, anticipation du retour et compréhension du rôle des autres. Mais bien qu’ils soient généralement considérés comme des êtres rationnels par les théories économiques classiques, les humains sont également sujets à des biais cognitifs qui entrainent des erreurs de jugements et qui affectent en retour la rationalité de leurs décisions. Chez l’animal, plusieurs études ont montré que les animaux pouvaient tirer profit du comportement de leurs congénères, mais ces résultats peuvent être obtenus sans qu’ils soient nécessaires de considérer que les animaux tiennent compte des coûts et bénéfices de leurs actes, passés, présents et futurs. Plusieurs mécanismes permettent de maintenir une coopération indirecte, et il n’y a à ce jour aucune preuve que l’animal puisse avoir recours aux mêmes compétences que l’être humain, ni qu’ils soient sensibles aux même biais cognitifs. Les études expérimentales peuvent désormais permettre d’explorer les buts d’un individu sur le point de produire un bien ou un service envers un partenaire et de détecter d’éventuels motifs ultérieurs. Ce projet va donc consister à entreprendre une comparaison systématique des capacités économiques chez plusieurs espèces animales dont on sait qu’elles coopèrent fréquemment, donnent, ou partagent tels que les corvidés, les canidés ainsi que les primates. Les compétences cognitives des corvidés sont à ce jour bien mieux connues et sont souvent comparées à celle des psittacidés et des primates. Les canidés se caractérisent par des systèmes sociaux complexes et une coopération qui pourrait également être soutenue par des capacités cognitives élaborées. Les grands singes réussissent généralement mieux que les autres espèces de primates dans des tests où on leur demande de comprendre les intentions de l’autre, alors que ces derniers semblent incapables de reconnaître les buts d’autrui. Ces différences permettront de comparer les performances d’espèces dans des tâches qui requièrent différents niveaux de compréhension et d’anticipation. Une première partie de ce travail consistera à étudier les facteurs sociaux affectant la propension à investir un bien et à négocier avec un partenaire, en manipulant le degré de confiance et de tolérance sociale entre les deux partenaires. Dans une deuxième partie, le candidat s’intéressera aux biais cognitifs qui pourraient limiter la rationalité de la prise de décision en étudiant plus précisément les effets d’aversion pour la perte, les comportements d’aversion ou d’attraction pour le risque ainsi que l’effet dotation.

Compétences souhaitées : Connaissances théoriques et pratiques approfondies en éthologie (théorie et méthodes de quantification du comportement). Capacité à appliquer un protocole d’étude comportementale (rigueur et prise d’initiative). Capacité à travailler avec l’animal (patience, objectivité) en milieu captif et capacités d’intégration dans une équipe (expérience dans des parcs animaliers souhaitée). Connaissance de l’anglais et grande mobilité. L’autonomie, la mobilité et la maitrise de l’anglais sont des points essentiels car le candidat devra récolter une partie des données à l’étranger.

Expertises qui seront acquises au cours de la formation : Analyses statistiques des données biologiques (GLM et statistiques non paramétriques entre autres). Maîtrise des logiciels de traitement statistique et d’analyse vidéo. Travail en équipe et insertion dans un laboratoire étranger ; technique d’entraînement avec renforcement positif de l’animal.
Rédaction de publications. Mise en forme des résultats et communications lors de congrès.