mardi 2 octobre 2012

Stage M2 : Effets des ongulés sauvages sur la composition des communautés végétales : une approche fonctionnelle

## LIEU

IRSTEA – Unité de Recherche Écosystèmes Forestiers
Équipe Interactions FOrêt ONgulés Activités humaines (FONA)
Domaine des Barres, 45290 Nogent-sur-Vernisson

## CONTEXTE

Depuis le début des années 80, les populations de cerf élaphe (Cervus elaphus), de chevreuil (Capreolus capreolus) et de sanglier (Sus scrofa) sont en progression en France. Ces ongulés modifient la structure, la composition et la diversité des communautés végétales à travers une diversité de processus, incluant l’herbivorie, le piétinement, mais aussi le transport de graines. Ainsi, les dynamiques populationnelles de certaines espèces de plantes sont fragilisées lorsque les densités d’ongulés augmentent, tandis que d’autres espèces sont plus tolérantes, voire favorisées en présence de fortes densités d’ongulés. Pour mieux comprendre les processus sous-jacents à la réponse des plantes aux dynamiques de populations d’ongulés, nous souhaitons étudier en particulier les traits d’histoire de vie des plantes dites tolérantes et vulnérables, avec un accent particulier sur les traits liés à la dispersion des graines (endozoochorie ou épizoochorie) et aux mécanismes de résistance/résilience (défenses chimiques ou physiques)à la pression d’ongulés.

## OBJECTIF

La tolérance des espèces végétales aux fortes pressions d’ongulés dépend des caractéristiques de ces espèces ; c’est pourquoi le stage vise à identifier les traits fonctionnels (morphologiques : taille, forme et morphologie de la plante et de ses graines, et écologiques : mode de dispersion dominant, croissance compensatoire, synthétisation de composés toxiques, préférences thermiques, nutritives, etc.) favorisés en présence de fortes densités d’ongulés.
L’hypothèse de départ est que les plantes dites tolérantes sont particulièrement bien dispersées par les ongulés sauvages, et disposent de caractéristiques (toxicité, croissance compensatoire, etc.) leur permettant de contrebalancer, voire de bénéficier de hautes densités d’ongulés.

## MÉTHODOLOGIE

Une première étape a mis en relation des inventaires floristiques sur 28 départements du Nord-est de la France (données de l’Inventaire Forestier National – IFN) avec des statistiques de chasse (données de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage – ONCFS) afin d’identifier les espèces végétales dites vulnérables (ayant peu de chance de persister quand les densités d’ongulés augmentent) ou tolérantes à la pression d’ongulés (persistent ou prolifèrent en présence de forte densités d’ongulés).

La seconde étape sera le cœur du travail de la / du stagiaire. Elle consiste à caractériser les traits fonctionnels des espèces vulnérables et tolérantes à la pression d’ongulés, en s’intéressant plus particulièrement aux traits liés :
– au processus de dispersion : taille, forme, morphologie (présence de crochets, de parties charnues) et appétence (faisant partie du régime alimentaire) de la graine, forme de vie et hauteur de la plante (exemple : forme basse en rosette versus forme haute en épi), etc.
– aux mécanismes de résistance/résilience : défenses chimiques (synthétisation de composés toxiques) ou physiques (croissances compensatoire, hauteur inaccessible aux ongulés).

La priorité sera donnée aux traits liés à la dispersion, pour lesquels nous disposons d’ores et déjà d’une base de données. L’aspect résistance/résilience sera abordé si la durée du stage et l’avancée du travail le permettent.

La / le stagiaire développera ces questions à partir des méthodes d’analyse pertinentes, pouvant inclure notamment des analyses multivariées et des techniques de modélisation statistique fréquentiste (glm, glmm etc…).

## PROFIL SOUHAITÉ

Niveau M2, de préférence parcours recherche. Une expérience basique du logiciel R serait un plus, ainsi que des bases en analyses multivariées et/ou analyses statistiques de type modèles linéaires généralisés ; mais pas indispensable.

## INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Encadrant principal : Mélanie Picard (doctorante IRSTEA).
Co-encadrants : Anders Mårell (chargé de recherche IRSTEA),
Christophe Baltzinger (docteur-ingénieur IRSTEA).
Stage de 5 à 8 mois selon le master.
Indemnité de stage de 436,05 € par mois.
Possibilité de logement sur place (meublé, toutes facilités incluses) pour 91,47 € par mois.

## Envoyer CV et Lettre de motivation à melanie.picard@irstea.fr (Tél. 02 38 95 09 69)