vendredi 11 juillet 2014

Etude des dialogues moléculaires entre l’abeille et son principal parasite le Varroa

Encadrante : Angélique VETILLARD (angelique.vetillard@univ-jfc.fr); tel : 0634534134
Doctorant : Vincent PIOU (vincent.piou@univ-jfc.fr).
Equipe VAcBio (Venins et Activités Biologiques) EA 4357, Centre de Formation et de Recherche Jean-François Champollion, Albi

Contexte
L’acarien Varroa destructor, parasite de l’abeille à miel européenne Apis mellifera, représente actuellement la plus grande menace pour l’apiculture et l’agriculture en général. En effet, l’abeille européenne n’est pas l’hôte d’origine de l’acarien et celui-ci affaiblit grandement les colonies, conduisant régulièrement à la mort des ruches. Après une période de traitement par des acaricides plus ou moins naturels, de nombreuses études démontrent des effets létaux et sub-létaux de ces substances persistantes sur les abeilles, ainsi qu’une résistance accrue du parasite en question. Dans ce contexte, Le point d’achoppement récurrent est l’absence de connaissances approfondies sur le cycle de l’acarien. Bien que certaines études concernant la reproduction du Varroa aient été conduites par le passé (Donzé and Guérin, 19941; Cabrera et al., 20092 ; Dietemann et al., 20123 ; Frey et al., 20134), la plupart sont restées dans des conditions in vivo, partielles ou totales, souvent complexes. Il est néanmoins clair que l’étude des dialogues moléculaires, qui assure une synchronisation adéquate entre le développement du Varroa et celui de la larve d’abeille, est importante pour déceler les molécules fondamentales à l’accomplissement du cycle parasite. Notre objectif est d’apporter des éléments de connaissance supplémentaires sur la relation entre l’abeille et le Varroa avec l’espoir d’utiliser ces découvertes pour proposer de nouvelles stratégies de lutte moins traumatisantes pour les colonies que les substances disponibles actuellement.
Pour mener une telle étude, un premier objectif en cours consiste à mettre au point, en conditions standards de laboratoire, un système d’élevage du Varroa lui permettant d’accomplir son cycle de vie sur des larves. Une fois optimisé, cet élevage sera un outil dans la compréhension des dialogues moléculaires de l’interaction hôte-parasite, permettant par exemple l’étude de certains facteurs influençant l’immunité et les phénomènes de coagulation/cicatrisation de la larve d’abeille et leurs impacts sur le parasite. Une attention particulière sera également portée à l’étude du comportement parasite de choix de l’hôte et aux paramètres entrant en jeu dans ce choix.

1 Donzé G. and Guerin PM. 1994. Behavioral attributes and parental care of Varroa mites parasitizing honeybee brood. Behav. Ecol. Sociobiol. 34: 305-319.
2 Cabrera AR., Donohue KV. and Roe RM. 2009. Regulation of female reproduction in mites: a unifying model for the Acari. J. Insect. Physiol. 2009 Dec;55(12):1079-90.
3 Dietemann D., Pflugfelder J., Anderson D., Charrière JD., Chejanovsky N., Dainat B., de Miranda J., Delaplane K., Dillier FX., Fuch S., Gallmann P., Gauthier L., Imdorf A., Koeniger N., Kralj J., Meikle W., Pettis J., Rosenkranz P., Sammataro D., Smith D., Yañez O. and Neumann P. 2012. Varroa destructor: research avenues towards sustainable control. Journal of Apicultural Research. 51:125-132.
4 Frey E., Odemer R., Blum T. and Rosenkranz P. 2013. Activation and interruption of the reproduction of Varroa destructor is triggered by host signals (Apis mellifera). J Invertebr Pathol. 113: 56-62.

Stage :
Le travail du stagiaire consistera en grande partie à réaliser des tests comportementaux de choix de stade de développement de l’hôte, puis à rechercher et identifier les signaux mis en jeu dans la relation hôte parasite (en particulier chimique : extractions, test à partir d’extraits, identification GC-MS…). Il s’impliquera également fortement dans les élevages in vitro du parasite en cours de développement au laboratoire ainsi que dans la maintenance des ruches.
Qualités requises : rigueur scientifique, attrait pour l’éthologie et des connaissances en méthode d’analyse chimique GC-MS seront appréciées.
Durée : 6 mois, début souhaité août 2014