jeudi 14 septembre 2017

Allocation Régionale de Thèse dans le cadre de la Recherche « Ethique des Soins Invasifs en Réanimation Pédiatrique (ESIREP) », coordonnée par G. Durand (Lauréat de l’AP « Paris Scientifiques » 2017-2021).

Intitulé  de  la  thèse  :  Acceptation  et  rejet  des  soins  chez  le  jeune  enfant
hospitalisé : approches éthologique, clinique et éthique
Établissement d’enseignement supérieur où sera inscrit le doctorant : Université de Nantes
École Doctorale  : Biologie-Santé 502
Laboratoire où s’effectuera la thèse : CAPHI (équipe d’accueil) EA 2163
Directeur du laboratoire : Bruno Gnassounou
Directeurs de la thèse :  Pr. Julien Nizard, Pr. Jean-Marie Lardic
Comité de suivi de thèse : Virginie Durier, Guillaume Durand, Julien Nizard, Jean-Marie Lardic.
Financement de la thèse : « Paris Scientifiques 2017 » Région des Pays de la Loire
Salaire du doctorant et charges sociales afférentes pour 3 années  universitaires consécutives  (92
000 €). Ordinateur portable.
Titre français : Acceptation et rejet des soins chez le jeune enfant hospitalisé : approches
éthologique, clinique et éthique
Contexte  socio-économique  et  scientifique:  Dans  les  pays  développés,  la  majorité  des  enfants
décèdent à l’hôpital dans un service de réanimation et 30 à 40 % suite à  une décision de Limitation
et/ou  Arrêt  des  traitements  actifs  (LATA).  Depuis  ces  dix  dernières  années,  la  place  accordée  à  la
volonté des parents dans le processus de décision concernant leur enfant a profondément changé.
Bien que la loi  dite « Leonetti »  du 22 avril 2005  sur la fin de  vie dispose  que « le consentement du
mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa
volonté et à participer à la décision », le respect de l’autonomie du patient est très souvent transféré
vers les parents.  D’un point de vue juridique, le mineur n’est pas reconnu comme autonome. Et plus
le patient est jeune, moins on le considère comme mature et compétent.  Ainsi, seulement 21 % des
décisions  éthiques  intègrent  dans  leur  analyse  réflexive,  l’expression  d’opposition  de  la  part  de
l’enfant, pourtant perçue par les parents et/ou les soignants.
Notre  projet  totalement  novateur  a  reçu  le  soutien  financier  de  la  Région  Pays  de  Loire  pour
permettre une approche  pluridisciplinaire  (médecins et  cliniciens de terrain, chercheurs en sciences
humaines et sociales  - philosophes, juriste, psychologue, sociologue  -  et chercheurs en sciences de la
vie -  éthologues)  afin 1) d'analyser objectivement  les différentes formes d'expressions de l'enfant, 2)
d'évaluer la place à accorder  à la parole de l'enfant dans les décisions qui le concernent et,  3) in fine,
d'améliorer la prise en charge des enfants en réanimation pédiatrique et de leur famille. 
Ce projet de recherche sur les capacités d’expression et l’autonomie des très jeunes patients est un
sujet original et inédit en France, et pourtant exigé par les différentes recommandations médicales et
l’évolution des lois françaises qui appellent à une meilleure compréhension de l’enfant.
Les  questions  posées  :  L'objectif  principal  est  d'évaluer  la  prise  en  compte  des  expressions  de
l’enfant, notamment son opposition  aux  soins,  dans les décisions cliniques et éthiques.  Il nécessite
des  approches  multiples  et  pluridisciplinaires.  D'un  point  de  vue  éthologique,  il  est  nécessaire  de
savoir identifier, puis interpréter de manière objective les expressions comportementales de l'enfant.
Nous porterons une attention particulière sur les caractéristiques individuelles (âge, sexe), sociales
(présence des parents) et cliniques (pathologie, douleur,  durée d'hospitalisation) pouvant influencer
l'apparition  de  certains  comportements,  notamment  des  comportements  atypiques .  D'un  point  de
vue  clinique,  nous  mènerons  également  une  réflexion  sur  l'utilisation  de  cette  analyse  fine  et
systématique  de  l’acceptation  ou  non  des  soins  par  l’enfant  afin  d’ajuster  autant  que  possible  le
projet  thérapeutique  aux  difficultés  que  traverse  l’enfant.  D'un  point  de  vue  éthique,  il  faudra
identifier  les  arguments  mis  en  avant  dans  le  processus  décisionnel,  en  portant  une  attention
particulière  sur  la  place  accordée  à  la  «  parole  »  de  l’enfant  et  à  celle  des  différents  acteurs
(soignants, parents, consultants).
Approches  méthodologiques  et  techniques  envisagées  :  L'élaboration  d'un  répertoire
comportemental  très  complet  et  précis  est  nécessaire  pour  développer  une  grille  objective
d’évaluation de l’acceptation ou de l’opposition de l’enfant aux soins. L’observation éthologique d’un
échantillon de  jeunes  patients  en réanimation pédiatrique  pendant et hors phase de soins courants
sera  associée  à  une  série  d'entretiens  semi-directif  menée  par  des  chercheurs  en  éthique  clinique
auprès  des  différents  acteurs  de  la  situation  de  soin  (soignants,  parents,  enfants).  Les  analyses
comportementales  tiendront  également  compte  des  caractéristiques  évoquées  ci-dessus,
notamment des caractéristiques développementales et cliniques.
Compétences requises par le candidat  :  Le/la candidat/e doit maitriser les différentes méthodes de
l'observation  éthologique  et  les  analyses  statistiques  descriptives  et  comparatives  qui  leur  sont
associées.  De  plus,  il/elle  doit  être  ouvert/e  à  cette  approche  multidisciplinaire  qui  va  nécessiter
l'acquisition et la maitrise de concepts philosophiques ayant trait à l'éthique médicale.
D'un point de vue personnel, le/la candidat/e devra, en plus de la rigueur et de la patience nécessaire
à  tout  travail  de  recherche,  faire  preuve  de  capacités  d'intégration  dans  l'équipe  soignante  de  la
réanimation pédiatrique et de discrétion. Pour finir, le/la candidat/e doit avoir conscience qu'il/elle
va devoir analyser des situations particulièrement difficiles d'un point de vue émotionnel.
Les  dossiers  de  candidature  sont  à  envoyer  par  courrier  électronique  à  guillaume.durand@univnantes.fr en un seul document PDF. Chaque dossier comprendra :
• un CV complet
• une lettre de motivation
• un relevé de notes de M1 et M2 ; classement M1 (s’il existe) et M2
Il  devra  être  envoyé  avant  le  25  septembre  2017,  minuit.  Les  candidat(e)s  retenu(e)s  seront
convoqué(e)s pour un oral à l’université de Nantes dont la date sera précisée ultérieurement.
Contact : guillaume.durand@univ-nantes.fr